EN GUINÉE : UNE LETTRE ADRESSÉE AU GENERAL DOUMBOUYA MAMADY- LE CHEF DE GUERRE DE MANDINGUE


Auteur : Aly Souleymane Camara

Le 5 septembre 2021, la Guinée s’est réveillée avec un souffle nouveau, portée par un espoir qui transcenda les clivages politiques et identitaires. 𝐄𝐥𝐥𝐞 𝐚 𝐜𝐫𝐮, 𝐮𝐧𝐞 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐞𝐧𝐜𝐨𝐫𝐞, 𝐞𝐧 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐬𝐬𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐝’𝐮𝐧 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐝𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐭.

Ce matin-là, sous votre commandement, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) prit la responsabilité historique de mettre fin à un régime à bout de souffle, dans un contexte marqué par 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞, 𝐝𝐞 𝐝𝐞́𝐦𝐨𝐜𝐫𝐚𝐭𝐢𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐯𝐢𝐨𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞̀𝐠𝐥𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭. Bref, une crise de confiance entre les gouvernants et les gouvernés.
Nos institutions s’étaient éloignées de leur raison d’être, la parole publique avait perdu toute crédibilité, et la corruption s’était incrustée dans les rouages de l’administration publique comme une culture de l’État. 𝐋𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞, 𝐥𝐚𝐬𝐬𝐞́, 𝐞́𝐜𝐥𝐚𝐛𝐨𝐮𝐬𝐬𝐞́, 𝐝𝐞́𝐬𝐞𝐦𝐩𝐚𝐫𝐞́ 𝐞𝐭 𝐝𝐞́𝐬𝐚𝐛𝐮𝐬𝐞́, 𝐧’𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐝𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝-𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐜𝐢𝐞𝐧𝐬. Le pays s’enlisait dans une déchéance morale et politique, où l’espérance se mêlait à la résignation.

C’est alors que vous êtes apparu, Mon Général, comme le symbole d’un sursaut, celui d’une refondation nationale tant espérée. Le peuple y vit l’occasion d’un nouvel horizon.
𝐈 – 𝐋’𝐚𝐜𝐭𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐦𝐞𝐬𝐬𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐫𝐞𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮

Dès les premières heures de votre prise du pouvoir, vous avez tracé une ligne claire, empreinte d’humilité et de lucidité.

𝐕𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐬𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐥𝐮𝐭 𝐜𝐥𝐚𝐢𝐫 : 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐄́𝐭𝐚𝐭 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐦𝐨𝐫𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐥𝐚 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐚𝐮𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐜𝐢𝐭𝐨𝐲𝐞𝐧 𝐞𝐭 𝐬𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬. Plus loin , vous avez rajouté que 𝐧𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬, 𝐧𝐢 𝐚𝐮𝐜𝐮𝐧 𝐦𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐝𝐮 𝐂𝐍𝐓 𝐨𝐮 𝐝𝐮 𝐂𝐍𝐑𝐃 𝐧𝐞 𝐬𝐞𝐫𝐞𝐳 𝐜𝐚𝐧𝐝𝐢𝐝𝐚𝐭 𝐚̀ 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞 𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐢𝐭. Vous avez promis de ne plus commettre les mêmes erreurs du passé.
Cette parole d’honneur, Mon Général, a résonné comme un serment. Un pacte entre vous et l’histoire.

Elle fut reçue par le peuple de Guinée comme un gage d’intégrité, une promesse de rupture avec les cycles d’ambition personnelle et de confiscation du pouvoir qui ont jalonné notre histoire politique de l’indépendance à nos jours.

Sous votre leadership, des projets d’envergure nationale ont été engagés : 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐡𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬, 𝐥𝐚 𝐦𝐨𝐝𝐞𝐫𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐯𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬, 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐚𝐧𝐭𝐬, 𝐥𝐚 𝐫𝐞́𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞 𝐚𝐝𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 𝐞𝐭 𝐥’𝐚𝐬𝐬𝐚𝐢𝐧𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞𝐬 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬.

Vous avez également ouvert une lutte courageuse contre la corruption, le détournement des deniers publics et l’enrichissement illicite, ces maux qui ont si longtemps appauvri la Nation et trahi la confiance des citoyens.

Tout cela, Mon Général, a redonné au peuple guinéen un sentiment de dignité, de fierté et la conviction qu’un nouveau chapitre s’écrivait enfin.
𝐈𝐈 – 𝐋𝐚 𝐫𝐮𝐩𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐬𝐲𝐬𝐭𝐞́𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐝𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞

Mais au-delà des infrastructures et des réformes, vous avez voulu initier une rupture systémique.

𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐥𝐚𝐦𝐞́ 𝐥𝐚 𝐟𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐢𝐧𝐬𝐭𝐫𝐮𝐦𝐞𝐧𝐭𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐭𝐞́𝐬 𝐞𝐭𝐡𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞𝐬, 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐜𝐭𝐚𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐬 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬, 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐥𝐢𝐯𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐨𝐫𝐚𝐮𝐱 𝐪𝐮𝐢, 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐥’𝐢𝐧𝐝𝐞́𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐜𝐞, 𝐨𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐢𝐯𝐢𝐬𝐞́ 𝐥𝐚 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐪𝐮’𝐢𝐥𝐬 𝐧𝐞 𝐥’𝐨𝐧𝐭 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐞.

Votre discours sur la refondation a porté une idée simple mais puissante : refaire le pacte de la Nation et rebâtir les institutions de la République. Vous avez redonner au citoyen le sentiment d’appartenance à une communauté de destin, avant toute appartenance partisane ou communautaire. Pour la première fois, la Guinée semblait prête à s’élever au-dessus de ses fractures.

Mais, 𝐌𝐨𝐧 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥, 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐦𝐢𝐞𝐮𝐱 𝐪𝐮𝐞 𝐪𝐮𝐢𝐜𝐨𝐧𝐪𝐮𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐬𝐞𝐦𝐛𝐥𝐞 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐥𝐞́𝐝𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐒𝐢𝐬𝐲𝐩𝐡𝐞 : 𝐚̀ 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐠𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧, 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐫𝐨𝐮𝐥𝐨𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐞𝐬𝐩𝐞́𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐣𝐮𝐬𝐪𝐮’𝐚𝐮 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐭, 𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐞 𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐫𝐞𝐭𝐨𝐦𝐛𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐚𝐛𝐢̂𝐦𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞́𝐬𝐢𝐥𝐥𝐮𝐬𝐢𝐨𝐧.

Nos dirigeants ont souvent promis la rupture, avant de succomber à la tentation du pouvoir, à l’ivresse de la durée, ou à la logique du parjure.
Ainsi, 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐫𝐨𝐥𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞́𝐞 𝐚 𝐩𝐞𝐫𝐝𝐮 𝐬𝐨𝐧 𝐩𝐨𝐢𝐝𝐬, 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐭𝐞𝐱𝐭𝐞𝐬 𝐜𝐞𝐧𝐬𝐞́𝐬 𝐞𝐧𝐜𝐚𝐝𝐫𝐞𝐫 𝐥𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐨𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐞́𝐭𝐞́ 𝐭𝐫𝐚𝐡𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐜𝐞𝐮𝐱-𝐥𝐚̀ 𝐦𝐞̂𝐦𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐢 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐥𝐚𝐦𝐞́𝐬.

Mon Général, l’histoire de notre pays nous enseigne que les dirigeants ne tombent pas toujours par la seule faute de leurs décisions, mais souvent parce qu’ils sont trompés, flattés, puis trahis par ceux qui prétendent les servir.

𝐂𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐮𝐫𝐭𝐢𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐢𝐫𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞, 𝐪𝐮𝐢 𝐯𝐢𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐚𝐯𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐢𝐫, 𝐬𝐚𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐥𝐨𝐮𝐚𝐧𝐠𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐂𝐡𝐞𝐟 𝐣𝐮𝐬𝐪𝐮’𝐚̀ 𝐥𝐮𝐢 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐜𝐫𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐮𝐢, 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐬’𝐚𝐫𝐫𝐞̂𝐭𝐞𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐬𝐩𝐢𝐫𝐞𝐫. 𝐈𝐥𝐬 𝐦𝐮𝐫𝐦𝐮𝐫𝐞𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐬𝐨𝐧 𝐨𝐫𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐥𝐮𝐢 𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐢𝐬, 𝐪𝐮’𝐢𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐥’𝐞́𝐥𝐮 𝐝𝐞 𝐥’𝐇𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞, 𝐥’𝐡𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐯𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐥.

Et par peur de perdre leurs privilèges, leurs positions et leurs avantages, ils le poussent à violer ses propres serments, à confondre légitimité et éternité.

Mais l’histoire est implacable : les mêmes qui acclament un dirigeant au sommet du pouvoir sont souvent les premiers à l’abandonner dans la chute, comme on jette un fardeau devenu inutile.

C’est ainsi qu’Alpha Condé fut isolé après avoir brisé son serment mettant ainsi à l’eau tout son combat de près de la moitié d’un siècle et que le Capitaine Dadis Camara fut abandonné à son sort.

Tous les deux sont victimes de ceux qui nourrissent le pouvoir sans jamais avoir le courage de servir le peuple. En effet, les preuves sont là, vivantes et palpables. Vous n’avez nullement besoin de les chercher ailleurs.

𝐈𝐈𝐈 – 𝐋’𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐜𝐡𝐨𝐢𝐱 : 𝐫𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐫𝐣𝐮𝐫𝐞

Mon Général, aujourd’hui, vous êtes le seul à pouvoir rompre ce cycle tragique celui de la violation de la parole donnée et du mépris de l’esprit des textes.

𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐨𝐬 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐮𝐧𝐞 𝐨𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐮𝐧𝐢𝐭𝐞́ 𝐫𝐚𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝’𝐮𝐧 𝐩𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞 : 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐯𝐚𝐢𝐧𝐜𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐚𝐭𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐆𝐮𝐢𝐧𝐞́𝐞 𝐟𝐨𝐢 𝐞𝐧 𝐥𝐚 𝐩𝐚𝐫𝐨𝐥𝐞 𝐝’𝐄́𝐭𝐚𝐭.

Vous avez encore le temps de résister à la tentation du pouvoir, de repousser la mélodie trompeuse des sirènes du parjure, et de prouver que la grandeur d’un homme d’État se mesure non pas à la durée de son règne, mais à la force de son renoncement.

Si vous restez fidèle à l’engagement du 5 septembre 2021, vous ne serez pas un chef parmi d’autres, mais le fondateur d’une ère nouvelle, celui qui aura brisé le sort de Sisyphe et ouvert la voie à une démocratie apaisée, juste et durable.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐢 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞

L’histoire ne retient pas toujours les conquérants, mais elle se souvient éternellement des hommes de parole. Ceux qui ont su s’effacer pour que leur peuple avance. Ceux qui ont préféré la légitimité morale à la légalité d’un texte cousu sur mesure.

𝐌𝐨𝐧 𝐆𝐞́𝐧𝐞́𝐫𝐚𝐥, 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐧𝐨𝐦 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐝𝐞́𝐬𝐨𝐫𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐮𝐧 𝐩𝐨𝐢𝐝𝐬 𝐬𝐲𝐦𝐛𝐨𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐢𝐦𝐦𝐞𝐧𝐬𝐞. 𝐕𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐬𝐞𝐮𝐥 𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐞́𝐝𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐭𝐞𝐧𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐢𝐥𝐞̀𝐠𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐨𝐮𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 : 𝐥’𝐚𝐦𝐛𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐞̂𝐭𝐬 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐬, 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐫𝐫𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞, 𝐥𝐚 𝐜𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐦𝐨𝐫𝐚𝐥𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐧𝐜𝐨𝐫𝐞 𝐞𝐧 𝐪𝐮𝐞̂𝐭𝐞 𝐝’𝐞𝐥𝐥𝐞-𝐦𝐞̂𝐦𝐞.

La Guinée vous regarde, elle vous écoute, elle espère encore. Et si, par fidélité à votre serment, vous choisissez la voie de la grandeur, alors le 5 septembre 2021 ne sera pas une parenthèse, mais un acte de renaissance nationale.

Avec respect et espoir,

Un citoyen guinéen qui garde encore l’espoir que votre seul Nom peut tout changer !

ALY SOULEYMANE CAMARA