TERRE DE REFUGE DE DJIBO BAKARY, LEADER INDÉPENDANTISTE NIGÉRIEN ET PRÉSIDENT DU PARTI SAWABA ( 1922-1998) !
Après le référendum du 28 septembre 1958, au cours duquel la Guinée vota » Non » à la Communauté française, plusieurs leaders africains opposés au projet de De Gaulle furent marginalisés dans leurs pays.
Parmi eux figurait Djibo Bakary, Premier ministre du Niger et chef du parti Sawaba, qui avait également défendu le » Non » au référendum dans son pays.
À la suite de la répression française contre ses partisans, Djibo Bakary fut contraint à l’exil en compagnie de ses camarades Mamani et d’un certain Adamou Aboubacar.
C’est alors que le président Ahmed Sékou Touré lui ouvrit les portes de la Guinée, pays devenu symbole de la résistance à la domination coloniale. Parlant de son accueil en Guinée Djibo Bakary dira:
» Quand je suis arrivé à Conakry, toutes les sections du Parti démocratique de Guinée, à l’exception de celle de Conakry, m’ont accueilli et ont tenu une réunion avec moi. Par là, elles voulaient manifester que je devais être au Comité de coordination, plutôt que les dirigeants du PPN, et que les ( fantoches venus du Cameroun et du Sénégal) devaient être expulsés. La section de Conakry, qui recevait le CC, ne pouvait pas se joindre à cette manifestation, pas plus que Sékou
Touré . »
En Guinée, Sékou Touré offrit protection et hospitalité à Bakary et à d’autres figures africaines du combat anticolonial.
Il leur permit de continuer leurs activités politiques et panafricaines, dans l’esprit de solidarité révolutionnaire qui animait Conakry à l’époque.
Cet accueil s’inscrivait dans la logique du panafricanisme militant de Sékou Touré : soutenir tous les peuples et leaders africains en lutte contre le néocolonialisme.
Ainsi, Conakry devint, entre 1958 et 1970, un refuge et un centre de rayonnement pour les révolutionnaires africains.
PAR KHALIL DJAFOUNOUKA KABA