Conflit entre la cour d’appel et le barreau de Guinée : les bâtonniers de Guinée dénoncent l’ingérence de la cour d’appel dans leur affaire. 

Le Barreau de Guinée ne reconnaîtra pas les 11 avocats stagiaires qui ont prêté serment le 16 septembre dernier devant cour d’appel. L’annonce  est faite ce mardi, 19 septembre 2019 par les  membres du Conseil de l’Ordre des Avocats de la République de Guinée en faveur d’une conférence de presse . Dans son intervention, Djibril Kouyaté, président des bâtonniers de Guinée est revenu sur la genèse de ce problème . 

“Tout a commencé par la décision du conseil de l’ordre en 2018 d’organiser le CAPA ( Certificat d’antipollution à la Profession d’Avocat). Rappelez-vous c’est un concours que seul le conseil de l’ordre a le pouvoir d’organiser. Le barreau étant indépendant, l’ordre étant la maîtrise de son tableau,  la décision été prise, il a été question d’admettre pour l’année 2018-2019 un nombre de 15 avocats stagiaires. Le concours suit deux étapes, une première où certains sont déclarés tout simplement admissibles. Seuls les admissibles font à la deuxième étape qui se fait oralement pour être admis.Le concours a été fait,  le même jury a décidé de faire des recommandations aux bâtonniers en tenant compte, non seulement de la grandeur de la Guinée et les besoins que les justiciables ont en Guinée. On a alors demandé à l’ordre des avocats de faire en sorte que le nombre augmente. C’est pourquoi, on a quitté de 15 personnes pour aller à 35 personnes. Un concours qu’il y a deux choses: on peut avoir une moyenne, mais il faut avoir la moyenne  de concurrentes des personnes que l’on veut retenir.Il y a eu 65 admissibles, après l’épreuve orale, on a pris le stade de 35 personnes. Donc, ce qui veut dire que les 30 personnes ont échoué.Tout  le problème est parti de là , tous ceux qui avaient 12 moyenne ont dit nous devons être déclarés admis. «C’est ainsi que ces postulants se sont constitués en un groupe de onze et ont saisi la cour d’appel. Le conseil de l’ordre des avocats, a déposé un recours devant la cour suprême le 05 septembre 2019 et la cour d’appel a fait prêter serment les onze concernés le 16 du même mois. Cette dernière les a donc fait prêter serment sans l’avis du conseil de l’ordre des avocats et sans la présentation du bâtonnier» a t-il expliqué. Poursuivant, les bâtonniers de Guinée dénoncent l’ingérence de la cour d’appel dans les affaires du barreau. “Les bâtonniers que nous sommes, malgré nous sommes  forts des pouvoirs que nous confèrent par la loi 014 et qui sont contenus dans article en ces termes“ les postulants doivent sur présentation sur bâtonnier de l’ordre prêter serment devant la cour d’appel ». Quand nous fûmes informés que la cour d’appel s’apprêtait à commettre le ridicule et le forfait contre le barreau, nous avons privilégié le dialogue en sollicitant la médiation du monsieur le premier président de la cour suprême et de monsieur  ministre de la justice, garde des sceaux. Ces personnalités se sont investis engagées à nos côtés pour mettre le monde d’accord, mais, c’était sans compter sur la détermination des camps de faucon de la cour d’appel qui, nous sommes aujourd’hui convaincus n’ont pas jamais ouvert même par hasard le carnet qui contient la loi 014. Guinée . C’est la première fois depuis la promulgation de la loi 014 qu’une institution s’immisce dans le fonctionnement du barreau pour lui imposer des instruis.  Croyez nous cette ingérence n’est et ne sera jamais tolérée” ont -il dénoncé. Face à cette situation, les bâtonniers de Guinée ont annoncé les mesures de riposte. “La première résolution, il est interdit à tous les avocats du barreau de Guinée sous peine de sanction disciplinaire de recevoir dans leur cabinet en vue du stage des personnes ayant prétendument prêté serment le 16 septembre 2019. Deuxième résolution, il sera posé devant une peine  devant  le conseil national de la magistrature contre les magistrats auteurs de ces agissement et éventuellement une action contre les mêmes magistrats pour parjure. Troisième, la non participation des avocats aux l’audience de la cour d’appel de Conakry pour une période de deux semaines et aux audiences du premier président de la cour pendant une période d’un mois reconductible » ont-ils annoncé.

Mamadouba Camara Journaliste du site www.lefolan.com