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Mr. Le président Alpha Condé: Entre la peste et le choléra, il n’y a pas à choisir, mais à guérir !

Après que le professeur Alpha Condé ait obtenu son troisième mandat illégitime, il a fait savoir juste après la confirmation de son élection par sa cour constitutionnelle à la solde son envie de vouloir cette fois ci « gouverner autrement ».

Et depuis la démission de Mr Kassory Fofana et son équipe, les ragots sur la nomination du futur gouvernement vont bon train dans la capitale guinéenne.

Conakry, cette perle devenue aujourd’hui la capitale des ordures, de l’obscurité, de l’obscurantisme où de gros et petits oisifs des réseaux sociaux transformés à l’occasion en des caisses de résonance pour faire la propagande des futurs ministrables, s’activent comme des loups affamés pour vanter le mérite des anciens et nouveaux prédateurs de l’économie guinéenne.

Au centre de ce jeu sinistre se trouve Mr Alpha Condé, ce prétendu libérateur, porteur d’espoir qui a trahi ses valeurs et idées en ressuscitant les pilleurs systématiques du régime Conté et les enfants des bourreaux du camp Boiro. Il impose des vérités dogmatiques, la pensée unique, la dictature du prêt-à-penser aux guinéens et encourage ainsi tous les pilleurs de la République à porter le costume de politiciens pour dissimuler leurs pillages et vols systématique.

1- Un pays au ralenti

Le pays est depuis la démission de son gouvernement de kleptocrate au ralenti, puisque les ministres sortant se trouvent en tournée obligatoire à l’intérieur du pays pour dit-on remercier les militants fidèles du régime ayant fait le choix de faire de la démocratie guinéenne lettre morte. Kankan le fief traditionnel du parti au pouvoir a compris le sens de gouverner autrement. Là-bas, ils se font justice en brûlant un jeune homme présumé voleur vif.

Et dans ce tohu-bohu politique à la guinéenne, pour ceux qui aspirent à voir un pays qui a perdu son cap démocratique revenir vers une certaine normalité, un certain degré de «fonctionnement », aucune lueur d’espoir ne se dessine à l’horizon.

Chaque lueur d’espoir brouille les perceptions dans un pays où depuis plusieurs années des événements « au ralenti » se déroulent à une vitesse presque imperceptible pour le citoyen conscient:le passage d’une démocratie (imparfaite) et d’un État moyennement fonctionnel à un système autoritaire dans le contexte d’un État fragile.

2- Des ragots sur un prétendu Chef de gouvernement

Cependant, les ragots pour savoir qui sera le futur chef du gouvernement sur fond du slogan « gouverner autrement » vont bon train. Chaque camp s’active et use de tous les moyens pour pouvoir occuper le poste de premier ministre.

Et dans ce jeu perfide, toutes les alliances, tous les moyens, tous les mensonges, toutes les flatteries sont bons pour arriver à leur fin. Les médias, les petits arrivistes, les opportunistes politiques et les champions en cyber-médiocrité sont à pied d’œuvre pour faire passer un Ousmane Kaba, un Kiridi Bangoura, un Kassory Fofana pour ministrables dans le pays de Mr. Alpha Condé.

Or, tous ces recyclés du régime Conté, donc ces habitués et membres fondateurs du système de pillage systématique instauré en Guinée ont un profil qui ne colle pas avec le slogan « gouverner autrement ».

Mais, à condition que Mr. Alpha Condé accepte de changer son mode de gouvernance en profondeur en faisant de la bonne gouvernance, la transparence, la lutte contre la précarité, la corruption et l’injustice son champ de bataille.

Mieux, ces personnes en question sont aussi responsables du recul important de tous les indicateurs définissant une démocratie en Guinée . D’où l’incompréhension du soutien de certains médias de la place à ces cadres responsables de la décadence de l’État guinéen.

À l’évidence de par leur soutien, la Guinée a en dix ans basculé d’un gouvernement semi-democratique soutenu par les guinéens vers un autre gouvernement autoritaire sans onction populaire mais fort du soutien de la presque totalité de tous les anciens pilleurs, qui ont d’importantes implications sur les stratégies nécessaires pour freiner la démocratisation du pays et inverser la tendance.

  1. Mr Ousmane Kaba n’est pas l’homme providentiel

Ainsi, le président Alpha Condé peut-il prétendre vouloir gouverner autrement et choisir le futur premier ministre de son mandat de trop parmi ses trois caciques du système mafieux existant en Guinée depuis 62 ans ?

Et devant ce scénario digne d’une république bananière avec un monarque sans couronne, il serait Mr. le président immoral voire inconséquent de vouloir penser que Mr. Ousmane Kaba, le président du Parti (PADES) comparé à Mr. Kassory Fofana ou encore à Mr. Kiridi Bangoura serait l’homme providentiel ou encore la solution aux problèmes guinéens, du moment où tout comme les deux, il demeure aussi complice et comptable de la décadence de l’État guinéen, de la remise en cause des acquis démocratiques, bref de la naissance d’un système mafieux basé sur l’ethnocentrisme politique, la médiocrité, le clientélisme, la corruption et l’injustice.

Mr Ousmane Kaba qui fait allégeance au système financier impérialiste des institutions de Bretton Woods a tout comme Kiridi Bangoura ou encore Mr Kassory Fofana joué un rôle clé pour emmener la Guinée là où elle est aujourd’hui.

Ils ont tous encadré les différents régimes autoritaires dans ce pays en refusant d’amorcer de vrais changements dans la société et jeter les bases d’un vrai développement qui profite au peuple. Ce genre de cadres présents aujourd’hui et dans l’opposition politique et dans le gouvernement ont préféré se contenter de distraire la population guinéenne en lui montrant continuellement, que l’ethnie du camp adverse serait la source de tous ses malheurs.

Alors ce genre d’élites réduisent souvent leur vie et vision du monde à quelques phrases simplistes qui leur servent de slogans pour vouloir se faire comprendre du plus grand nombre. Et pourtant on n’attire pas la foule avec des arguments, on la séduit avec des formules. Et aucun parmi ces cadres n’a cette formule.

Choisir donc Mr. Alpha Condé un premier ministre parmi ceux-ci, c’est d’offrir le costume d’un chef de gouvernement à des individus, alors qu’ils n’en ont pas l’étoffe.

Faire un choix entre ces hommes politiques qui ont préféré sacrifier la future génération, c’est continuer de berner ceux qui croient encore en vous.

  1. Choix nuisible

Maintenant Mr. Le président Alpha Condé, s’il vous faut forcément choisir, entre ses hommes nuisibles au développement du pays, en refusant la rupture, c’est-à-dire en refusant d’accepter dans le contexte actuel de fragilité institutionnelle du pays l’option la plus réaliste et moins violente, en continuant donc de renoncer aux aspirations démocratiques et à la liberté et refuser de trouver un socle commun pour construire une sortie viable à la crise actuelle, le mieux serait de porter votre choix sur Mr. Kassory Fofana qui vous a du moins servi avec loyauté et vous a permis d’obtenir votre troisième mandat illégitime souillé du sang des guinéens innocents. Et tant qu’il sera premier ministre, l’opposition politique guinéenne fera montre d’un silence assourdissant sur tous ses dérives, puisqu’ils sont liés de manière intrinsèque.

Ainsi feu général Lansana Conté continuera de gouverner la Guinée, malgré qu’il ne soit plus parmi nous.

Entre la peste et le choléra pas de choix possible

Alors, Mr le Président Alpha Condé, entre la peste et le choléra, il n’y a pas à choisir, mais à guérir. Et pour le comprendre, il faut faire preuve de grandeur, de courage, d’abnégation, de patriotisme. Des attitudes qui vous font malheureusement défaut.

En somme, pour le bien être du peuple de Guinée, la jeunesse guinéenne dans son entièreté doit arrêter de porter au fauteuil ou au trône des monarques, des faux opposants, des princes constitutionnels comme Damaro Camara ou un simple faux mandataire comme Mamadou Sylla qui sont au dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et leurs missions étant celle de faire obéir le peuple de Guinée, en lui ôtant sa dignité.

Aissatou Chérif Baldé.

La politique autrement