《DE L’UTILITÉ ET DE LA PERTINENCE DES ALLIANCES ET DES COALITIONS EN GUINÉE》

Adhéré un parti politique, est une conviction. Soit vous adhérez aux idéaux du parti, soit vous n’approuvez pas, vous empruntez autre chemin qui vous correspond et que vous-mêmes vous correspondez.

C’est cela qu’on vous a fait croire. Qu’en Guinée il faut donner de l’argent aux jeunes pour faire la campagne. En Guinée lorsqu’un candidat se présente à une élection dans la commune de Matoto, par exemple, celui-ci va louer les services des jeunes des communes de Matam, Dixinn pour venir gonfler le groupe de certains qui sont acquis à sa cause dans sa propre commune pour faire la campagne.

Comment peut-on nous parler de la prise de conscience de la jeunesse et des jeunes femmes, couches vulnérables dans notre République ? Comment peut-on nous parler de la régularité des résultats d’une élection ? Comment peut-on nous garantir la légitimité d’un élu ?
Comment peut-on nous parler de vraie démocratie ?

Alors soit vous vous battez pour lutter contre ce genre de fait, car ces pratiques n’honorent pas la République. Nous ne pouvons rien obtenir comme changement dans ces comportements.

Nous tous, la jeunesse guinéenne responsable de ce qui se passe en Guinée, de ce dont vous êtes victimes.

Parce que vous voulez rester dans la sphère de l’ignorance, vous refusez de vous mettre à la disposition de ceux qui veulent vous sortir dans cette ignorance, vous restez à la merci de ceux qui vous maltraitent, ceux qui vous manipulent. Des menteurs, des corrupteurs qui se sont enrichi sur le dos du citoyen innocent.

On vous a fait croire qu’en Guinée, pour faire de la politique, avoir l’adhésion d’un grand nombre de guinéens derrière vous, avoir le pouvoir, qu’il faut être dans un Parti ethnique ou soit devenir leader d’un Parti politique, il faut s’affilier à un Parti ethnique, s’identifier être ressortissant d’une région. Comme ça tout est fait.

Ou soit diluer son parti dans une association de plusieurs formations politiques pour accompagner et faire campagne pour un seul candidat providentiel, considéré comme le candidat naturel.

Aucune formalités, aucune discussion au tour d’un projet de société commun à tous, derrière lequel qui peut parler au nom de tous. Aucune négociation. Les leaders qui sont à la tête des partis politiques depuis leurs naissances pensent qu’ils sont naturellement, éternellement président de ces formations politiques. Aucun congrès en leurs sein. L’heure arrivée pour une élection, pour choisir officiellement et démocratiquement le candidat qui doit répondre présent au nom du parti, on manipule les militants, puisque déjà les différents responsables du bureau sont acquis d’office à la cause du soit disant président. Ils veulent reproduire les mêmes choses au niveau national. Dans cette logique, ils veulent parler au nom d’une alternance démocratique. Alors même dans son parti il refuse l’idée d’une alternance démocratique. De quel monde se trouvons nous ?

Dans un Système Démocratique Pluralisme, il faut forcément alliance des acteurs politiques pour conquérir le pouvoir.

Pourquoi un système Démocratique a-t-il besoin des alliances des acteurs politiques ? Dans l’ouvrage de Mathias Éric Owona Nguini (professeur de science politique à l’université de Yaoundé II), disait ceci :
« Dans une démocratie, la concurrence est fondamentalement, le mécanisme par lequel le pouvoir dévolu fondamentalement et originairement au peuple est assuré et exercé à travers sa transmission à des autorités institutionnelles déterminées par une mise en jeu électorale compétitive des principales positions de décisions publiques. Bien notamment, il peut y avoir des formes de concurrence politique dans un système politique de type: autoritaire et autocratique, mais c’est là une concurrence fermée et plus ou moins clandestine. Alors que dans un système démocratique la concurrence est institutionnalisée. Elle est fondamentalement basé sur le pluralisme; d’abord le pluralisme politico-institutionnel, ce qui se traduit dans la théorie et la pratique de ce qu’on appelle la séparation des pouvoirs, mais aussi le pluralisme sociopolitique dans l’existence des différentes organisations. »Mathias Éric Owona Nguini.

Nous constatons qu’à partir de là, il y a un impératif qui s’impose à tous.

C’est quoi l’impératif des alliances en démocratie ?

C’est à la fois des organisations politiques professionnelles qui ont le statut d’associations ayant la forme de partis, mais également des organisations qui sont en quelque sorte des organisations d’accompagnement politique, dont notamment les fameuses organisations de la société civile qui s’occupent des questions politiques ( comme le FNDC de la Guinée ).
Ce mosaïques de formations politiques, entraînent la controverse récurrente entre les policiers professionnels ( les politiciens qui animent les associations citoyennes.

En effet, retenons que le système démocratique est un système, qui permet l’officialisation de la libre entreprise politique, ce qui justifie que, le système démocratique donne la possibilité de créer des organisations politiques (Partis politiques) qui permettront à ceux qui font de la politique de mettre en évidence leurs compétences. Cette vision donne, ce que l’analyse politique appelle 《un marché politique, c’est-à-dire un espace dans lequel ces différentes organisations prennent la forme de ce que la sociologie classique avec Max Weber, Moïse Otstrogorski et Joseph Schumpeter, ont appelé les « entreprises politiques »》.

A partir de cette logique, le jeu politique dans la démocratie est fondé sur ce qu’on appelle la 《polyarchie 》. Une combinaison de jeu qui consiste que le pluralisme organisationnel est un élément essentiel, d’où ces organisations disposent d’une autonomie et d’une indépendance.

Ces caractères d’autonomie et d’indépendance, donnent de facto, aux Partis politiques de s’engager dans des alliances politiques. Et aussi permet à ces Partis, lors d’une élection d’organiser la mise en scène d’un espace d’échange politique entre les organismes politiques qui vont évidemment proposer une offre politique, qu’est le programme et ou projet de société. Et d’autres qui ne répondent pas forcément le statut de parti de partis politiques, mais qui peuvent, à cause de leur capacité citoyenne, vont pouvoir choisir entre les offres politiques ( ce sont des citoyens, en général qui constituent le peuple).

C’est ainsi les Partis politiques et citoyens peuvent êtres acteurs de ce jeu politique, dans un Système démocratique fondé sur des échanges. Les alliances et les coalitions peuvent être mis au service de ce mécanisme de la politique démocratique. Ce fait ressort deux dimensions, dont l’une est institutionnelle et l’autre ayant une dimension transactionnelle, qui inclut le marchandage politique.

Autrement dit, selon ROBERT DAHL la démocratie consistante est une démocratie polyarchique, c’est à dire qu’elle est fondée sur la pluralité organisationnelle, parce que la démocratie, selon lui, exclut ce qu’il appelle « hégémonie qui se caractérise par la concentration des moyens de pouvoir dans les mains d’une seule personne. Cette concentration des moyens de pouvoir a pour effet d’éliminer », selon Max Weber ou réduire de manière substantielle le pluralisme politique.

Comme vous pouvez le constater dans cette analyse, dans un Système démocratique ou système de Partis politiques le besoin des alliances ou coalitions des acteurs politiques est un impératif, imposé par la configuration du système politique.

Mais en Guinée de quels types d’alliance ? Les alliances qui existent répondent-elles aux conditions, aux exigences démocratique ?

Touré Fodé Abass
Président du Parti LES DÉMOCRATES