POUR UNE RÉCONCILIATION, ON NE PEUT OCCULTER L’HISTOIRE       

                          
En 1951 Yacine Diallo  remporta l’un des trois sièges de députés à l’assemblée nationale française en territoire de Guinée.  Il décéda en Avril 1954. 


Suite à sa mort, une nouvelle élection partielle anticipée a été organisée le 27 juin 1954. Cette élection est remportée par Barry Diawadou candidat indépendant dont la candidature a été soutenue par les Sages peuls de Fouta et presque toute une grande partie de  la Basse Guinée.


Cette élection marque un tournant décisif dans l’histoire politique de notre pays. Car elle marquera une ascension presque totale du Parti Démocratique de Guinée (PDG-RDA) dirigé par le leader Ahmed Sekou Touré.


Le 27 juin 1954 trois candidats participèrent à cette consultation : Barry Diawadou, candidat indépendant, Ahmed Sékou Touré (PDG-RDA) et Barry Ibrahima dit Barry III de la Démocratie Socialiste de Guinée(DSG-SFIO français).
Quant à Barry Diawadou sa candidature était soutenue par un comité de coordination  locales pendant la campagne électorale.  Ce comité composé à la base par l’accord entre les peuls de Fouta Djalon et des formations avec leaders de la Basse Guinée. 


Selon le principe de cette alliance,  les chefs peuls ont sélectionnés le candidat Barry Diawadou au siège de l’assemblée Nationale française, tandis que, les groupes de la Basse Guinée selectionneraient les candidats au siège de sénateur du deuxième collège dont le leader Touré Fodé Mamoudou et le député de l’union française représente par Bangoura Karim. Le candidat des chefs de Fouta est devenu Barry Diawadou après que celui ait  reçu le soutien du chef spirituel de Fouta Djalon l’almamy Ibrahima Sory Dara. A rappeler que le candidat Barry Diawadou lui-même est le fils de l’almamy de Dabola. 


Comme vous pouvez le constater, les deux premièrs groupes : le comité de coordination de la Basse Guinée et le comité de coordination de la moyenne Guinée, avaient pour candidat à l’assemblée nationale française Barry Diawadou et pour le siège de candidat du sénateur Touré Fodé Mamoudou et Bangoura Karim, ce dernier était déjà député,  de facto ils constituaient une alliance  face aux candidats du parti de Ibrahima Barry Barry III(Démocratie Socialiste de Guinée « DSG ») et le PDG-RDA la branche guinéenne représentée par Ahmed Sekou Touré. 


Attention, ce qui ne veut pas dire que, le parti de Barry III et le PDG-RDA  formaient une alliance,  non. Car le parti DSG représente en Guinée l’aile Socialiste Français, le SFIO(DSG-SFIO) et l’UDSR (Union Démocratie Socialiste de la Résistance) née le 25 juin 1945 sous la IV République français,  dirigé par François Mitterand,  René Pleven et Eugène  Claudius Petit. Et le Parti communiste français est l’alié du Parti PDG-RDA  à l’assemblée nationale française. 


Au terme de cette élection,  Barry Diawadou candidat indépendant remporta la  victoire sur un total d’électeurs de 254 722 il y a eu 145 497 voix exprimés pour Barry Diawadou dont 57% en tête  face au PDG-RDA  de Sekou Touré  qui recolta un total de voix exprimés de 85 808 dont 33, 69 % et suivi de l’alliance DSG-SFIO de Barry III qui recolta 7 985 des voix exprimés en sa faveur dont 3, 3 % et les autres formations 6,06 %.


Après proclamation des résultats,  le PDG-RDA  crie au scandale,  ayant pour argument que le principe du secret du vote n’a pas été respecté.  Les responsables locaux qui partagaient les bulletins de vote, qui simultanément faisaient campagne pour le candidat  Barry Diawadou.  Alors que la loi prévoyait la formation de comités locaux  avec des représentants de tous les partis sont chargés de distribuer des cartes de vote.

Une violation tatole et fflagrante du principe de jeu politique démocratique instauré.  Dans plusieurs  endroits et à plusieurs reprises,  les bulletins de Barry Diawadou étaient joint aux  bulletins de vote. Des faits qui constituaient d’une violation du secret de vote.


Dans les bureaux de vote les représentants  de PDG-RDA n’étaient pas les biens venus. Ils étaient  chassés, maltraités physiquement dans la grande partie de la Basse Guinée et de la moyenne Guinée en totalité.  Le candidat indépendant Barry Diawadou était le candidat favori, soutenu par une grande partie de la population guinéenne,  sans tenir compte des considérations ethniques, il était le  » chouchou » de la Basse Guinée et de Fouta y compris des intellectuels de la Basse Guinée  et s’ajoutent des grandes familles de cette région,  à savoir les familles Bangoura et Touré respectivement de Coyah et Forécariah.


Suite à cette élection le comité de coordination qui soutenait la candidature de Barry Diawadou au tour du Bloc Africain  de Guinée (BAG) vers fin 1954 s’est renforcé, et officialise son soutien à l’ex candidat indépendant et devient le premier responsable du parti BAG avec Koumandian Kéïta en 1955. Il faut retenir que, la création de ce parti l’objectif était une occasion pour les deux, une nouvelle tentative pour unir les associations ethniques et régionales de Guinée  et pour contrer le succès grandissant du PDG-RDA. Dans cette démarche l’union Mandé n’a jamais accepté la main tendue de Barry Diawadou et Koumandian Keïta.


Mais aussi le nouveau parti pénait à devenir une véritable grande formation politique,  en particulier dans le contexte  d’élargissement de son électorat.  Le PDG-RDA bien implanté devient petit à petit avant même la date du référendum un parti national. 


Le 21 juin 1955, une consultation électorale de validation à eu lieu à l’assemblée nationale française qui confirmait les résultats de l’élection de 1954. En l’absence de PDG-RDA,  et le Parti communiste seul était présent face aux soutiens et aliés de Barry Diawadou, son groupe remporta l’élection de validation à l’assemblée nationale française, Barry Diawadou devient député français Succéda à Yacine Diallo.  Mamba Sano qui viendra plus tard pour soutenir les actions du nouveau parti de Barry Diawadou,  Koumandian Kéïta au niveau national. 


COMMENT EST OBTENUE L’INDÉPENDANCE DE LA GUINEE  ? 


Pour l’indépendance de la République de Guinée lors du référendum du 28 septembre 1958, dans la vision de la Constitution française de la V République qui ouvra la voie aux indépendances des colonies Africaines à travers le projet de la communauté franco-africaine. Il faut se le dire, le pays se dirigeait vers un nouveau sursaut national, il fallait l’union de tous les partis politiques de l’époque face à l’adversaire commun qu’est le colonel français. 


Les leaders politiques guinéens ont mis de côté leur divergences politiques pour favoriser l’intérêt général, la nation d’abord. MERCI A VOUS.
Une fois le PDG-RDA devient la formation politique la plus puissante au niveau national,  l’élection territoriale du 31 mars 1957 envue d’élire les députés de l’Asseblee territoriale. Au même moment,  c’est l’organe dont les 60 ( soixante) membres auront l’occasion de se prononcer sur le sort de la Guinée. Mais, bien sûr que le PDG était majoritaire à cette assemblée territoriale, mais il suffisait aussi que Barry Diawadou et Barry Ibrahima dit Barry III menait campagne pour le oui. C’est le scénario qui s’était produit au Niger. Un camp faisait campagne pour le  non. Un deuxième groupe pour le oui. Le référendum s’est soldé en échec dans ce pays qui regorgeait des grands hommes politiques. Mais hélas manque d’union populaire l’objectif principal n’a pas été atteint. 


Au terme de cette élection, le parti crée en 1955 par Barry Diawadou et Koumandian Kéïta  subit une défaite cinglante face au PDG le 31 mars 1957.


Ce qui dessine une configuration de l’assemblée territoriale de 57 élus députés pour le PDG, le BAG une voix dont Barry Diawadou, la DSG de Barry Ibrahima dit Barry III une voix et une voix pour candidat indépendant de nationalité Burkinabé, qui choisi de vivre en  Guinée par amour de la Guinée et séduit par la vision de Sekou Touré accepta de vivre le reste de sa vie chez nous. Dans mes recherches je retenait son nom de famille mais,  de mettre ces quelques phrases en ligne j’ai oublié son nom de famille qui est soit Ly  ou Sy, mes bouquins sont loin de moi.(vous allez m’excuser).  Au total 60 députés à l’assemblée territoriale. 


Sur le plan national, le PDG bien enraciné depuis l’élection de 1957, ayant la majorité au sein de  l’Assemblée territoriale, l’organe devant décider désormais le destin du pays, Sekou Touré  étant président de l’assemblée territoriale  et Diallo Saïfoulaye vice-président.  A cette même date le PDG-RDA avait déjà deux députés à l’assemblée nationale française au niveau de la Guinée(les mêmes personnes: Sekou Touré et Saïfoulaye Diallo).


La nuit du 14 septembre 1958 les consultations ont commencées entre leaders de partis politiques, puis suivi de l’ensemble des soixante députés.  Deux jours de conclave (les 14 et 15 septembre 1958), entre le PDG,  BAG, et DSG et la voix indépendante 《L’option du peuple 》 autrement l’indépendance est acquise. 


Le 17 septembre 1958 l’entente entre les deux frères Barry Diawadou et Ibrahima Barry dit Barry III  donne naissance à une nouvelle formation politique désormais derrière laquelle ils peuvent s’exprimer pour la Guinée.  Il s’agît du MSA(Mouvement Africain Socialiste) dirigé respectivement par les deux personnalités politiques en réponse à leur rencontre pendant les deux jours, dans un quartier de Kaloum précisément  à Boulbinet. 


Cette union vient confirmer les résultats des deux jours de négociation.  C’est à cette formation et le PDG de conduire le processus de l’indépendance en 1958. 


Avant même les deux rencontres les trois frères ont déjà vue l’ampleur,  l’enjeu du référendum.  Ainsi, Barry Diawadou,  Barry III et Diallo Saïfoulaye le numéro 2 (deux) du PDG, ils décidèrent de faire campagne commune contre la constitution de la V République française qui ouvra la voie à l’indépendance et de la souveraineté qui signifie l’indépendance immédiate. 


Cette union nationale sacrée de Barry Diawadou et Barry Ibrahima dit Barry III donnait la possibilité aux deux leaders du PRA(Parti du Groupement Africain) de quitter l’union après le vote. Les leaders Barry Diawadou et Barry Ibrahima dit Barry III renoncèrent à relancer le PRA qui était une formation politique à dimension Africaine où se retrouvent les sociaux Démocrates de toute l’Afrique Occidentale Française (AOF).


Les deux leaders en particulier Barry Diawadou, renonce à tous ses avantages,  à savoir : 
-la pension d’ancien combattant, ses biens matériels,  sa pension de député à L’AN française, sa nationalité française, 


L’objectif, l’accession du pays à la souveraineté nationale qu’est l’indépendance totale par patriotisme.  En 1959 il refusa l’offre de la France à quelques mois de l’indépendance de mettre à sa disposition de l’argent et armée, pour un vote en faveur du 《Oui》; son refus évita à la Guinée un chaos politique qui conduirait à un bain de sang.


 C’est lui de justesse recommanda à Ahmed Sekou Touré de refuser de monter dans l’avion militaire en partance pour  Dakar. Pour la simple raison Sekou Touré allait être largué en haute mer après son discours du 25 août 1958.


Barry Diawadou, un homme de marque d’une grande honnêteté, intellectuel, d’un sens de responsabilité publique et du bien public. Certains d’entre les guinéens à l’époque, lui reprochaient d’être  trop 《droit pour réussir en politique 》.  


Beaucoup d’entre eux qui vivent encore se souviennent l’entrevue, qu’il eut avec Ahmed Sekou Touré. Ce dernier vient le trouver pour lui dire en substance : 《 LE sort de la Guinée est entre tes mains, tout dépendra de toi》. 


Dans cette union, ils ont estimé que les problèmes majeurs auxquels la Guinée était confronté après l’indépendance,  les impose l’idée d’un gouvernement d’union nationale, car un parti politique d’opposition n’avait pas la chance d’exister dans le contexte des faits de l’époque. Ainsi ces deux décidèrent de rejoindre le gouvernement dirigé par le PDG. Parce que c’est à partir du début de 1956 le PDG devient un parti national ce qui vient confirmer l’élection du 31 mars 1957 pour le choix des députés de l’assemblée territoriale qui a, à son actif 57 sièges et dont les voix sont nécessaires pour obtenir l’indépendance de 1958. 


L’accord entre ces deux partis de Barry Diawadou et celui de Barry III qui donne le MSA(Mouvement Africain Socialiste) et le PDG intervient dans les premiers jours de l’indépendance, Ahmed Sekou Touré s’exprimait comme suit,  car exultait de joie 《 Notre peuple avait transcendé les contradictions mineures qui le divisaient en de  nombreux partis politiques; et que leur union donnait à l’option de la Guinée son entière signification politique  et morale》. La population venait de rejeter la communauté à 94 % conformément aux consignes de tous les dirigeants de partis》.


Mais s’agissait-il véritablement d’accord d’unité  ?
Merci et bonne lecture

Touré Fodé Abass Président du Parti LES DÉMOCRATES